Légèrement égarée...

Bon d’accord, cette fois ci Iseut était totalement perdue. Re-bon d'accord, cela lui arrivait couramment. Seulement là, ce n'était pas à Poudlard, qu'elle s'était égarée, mais dans un endroit non identifié, qui était, non content de ne pas être connu de la demoiselle, sombre, froid, et insalubre ! Chouette !
La petite Gryffondor, tremblante, repassa pour la quatrième fois en moins de deux minutes devant une boutique miteuse nommée 'Barjow et Beurk'.
Beurk, c'était tout à fait le mot !

La jeune fille était venue au chemin de Traverse de bonne heure dans l’espoir de faire quelques emplettes, ou plutôt, d'observer avec envie le magasin de Quiddicth, sans jamais y entrer, et acheter, accessoirement, quelques livres, ingrédients, et nouvelles robes, puis aller se faire pendre ailleurs. Donc, ce fut dans cet état d’esprit des plus joyeux qu’elle arriva au lieu dit. Mais alors qu’elle flânait entre les allées lumineuses du chemin de Traverse, ses pas l'avaient directement menés dans cette avenue, sombre et malfamée.

Pas rassurée pour un sou, la demoiselle faillit s'évanouir lorsqu'elle entendit des pas, derrière elle. Accélérant sa marche, elle trébucha une bonne dizaine de fois, s'enfonçant dans le dédale des rues…

Elle était de moins en moins rassurée par cette atmosphère étouffante et sombre mais elle essayait tout de même de garder son calme, se marmonnant des petites phrases comme 'on ne panique pas, on respire, tout va bien'.
La curiosité l'emportant, elle jetait des coups d'oeil fréquents aux vitrines des boutiques, se demandant bien à quoi pouvait servir ces objets singuliers qu'elle voyait.

Alors qu’elle s’était à nouveau arrêtée devant une vitrine afin d’en détailler chaque chose qui s’y trouvait, ouvrant de grands yeux ébahis, elle entendit à nouveau des bruits de pas derrière elle. Son coeur cessant de battre, elle jeta un coup d'oeil affolé autour d'elle.
Rien.
Mais les pas se rapprochaient, inexorablement... Fixant la vitrine, elle pria pour qu'on ne la remarque point...

Ginny était aussi allée des embrumes. Mais en vérité, ce n'était pas un hasard. Elle était tout simplemet ici pour braver l'interdiction de ses parents de se rendre dans un lieu mal famé. Elle avait gouté durant une dizaine de minutes à la joie d'aller contre ses parents et de découvrir des endroits nouveaux. Mais elle s'était rapidement rendu compte que l'endroit n'était pas agréable que ça et cherchait à présent à en sortir, ce qui n'était pas gagné ! Elle reconnut alors, parmi les visages lugubres, une personne qui lui était familière.

*Iseut ! Ici ! Non... Elle ne peut pas... Elle n'est pas...*

Durant un court instant, elle ne comprit pas et envisagea toute sorte de possibilités. Pui elle décida de suivre la jeune fille. Mais celle-ci semblait anxieuse et la fuyait. elle la retrouva observant une vitrine. Elle s'approcha et posa la main sur son épaule.

"Qu'est-ce que tu fais là ?"

C’est bien simple, Iseut avait failli mourir…

Rien que cet endroit lui filait la chair de poule, alors qu’en plus quelqu’un lui adresse la parole ?! C’était à mourir…

Tremblante, Iseut jeta un furtif coup d’œil derrière elle.
Une masse de cheveux flamboyants.
Elle se retourna aussitôt vers la vitrine, fermant les yeux dans un effort désespéré pour échapper à ce monde hostile.
Qu’était-ce ?
La voix était jeune et féminine, mais devait-elle en conclure aussi vite qu’il s’agissait d’une innocente jeune fille ? Ce pouvait-il qu’il s’agisse d’un démon de l’ancien temps, venu se venger d’elle pour… Pourquoi, d’ailleurs ?
Qu’avait-elle fait de mal, au fond ?

Bon, c’est vrai, Iseut était une potiche vivante. Mais peut-on la blâmer pour si peu ? Après tout, elle ne faisait de mal à personne (sauf, bien sûr, par accident), et elle était plutôt décorative, dans son genre.
Alors qu’est-ce qu’il voulait, ce démon (car c’est sûr, maintenant, c’était un démon assoiffé de vengeance…)

La demoiselle reprit ses esprits juste à temps pour se dire qu’il fallait peut-être songer à se défendre..
Imperceptiblement, elle glissa sa main dans sa poche, empoignant sa baguette.

Iseut ne se retournait pas.

Ginny se demanda un moment si la jeune fille avait des problèmes d'auditions. Elle n'avait pas remarqué le mouvement furtif de sa camarade de classe et fronça les sourcils. Bien qu'elle fut dos à elle, Ginny voyait le reflet d'Iseut dans la vitrine crasseuse du magasin devant lequel elles s'étaient arrétés.

La jeune gryffondor paraissait totalement paniquée. Bien sûr, la jeune rouquine n'était pas rassurée non plus -qui le serait dans une pareille avenue- mais elle était en mesure de se raisonner et de reconnaître ses camarades de classe...

Ginny, pour tenter de rassurer son amie, mit une main sur son épaule et murmura à son oreille.

"Iseut... Ce n'est que moi !"